Le temps. Celui après qui tout le monde court. Celui qui nous essouffle. Celui qui semble toujours manquer. La pénurie de temps nous empêche de prendre soin de nous, des autres; même de nos précieux biens, méticuleusement amoncelés dans chaque armoire de la maison. Pourquoi rabibocher et restaurer quand on peut simplement racheter? N’est-ce pas plus simple, voire plus logique, de se procurer une paire de jeans neuve plutôt que de gaspiller des heures à tenter de la raccommoder?
Le manque de temps est bien sournois. Il s’infiltre dans nos vies comme un parasite et va jusqu’à briser les traditionnelles mœurs d’antan. Le temps devait autrefois appartenir à une dimension plus vaste pour que nos grand-mères investissent de précieuses minutes à rapiécer, raccommoder, remailler chacun de leurs vêtements.
Comme le dit si bien Dany Laferrière dans son roman L’art presque perdu de ne rien faire, « […] la vie trépidante d'aujourd'hui ne peut tolérer cette perte sèche de temps qu'est la sieste, ce qui est une erreur, car cette pause dans le cours du jour nous rend plus sensibles aux autres - et moins obsédés par nous -mêmes. La sieste est une courtoisie que nous faisons à notre corps exténué par le rythme brutal de la ville. » (Éditions du Boréal, 2001).
La réparation de vêtements est ce qu’est la sieste pour le corps. Elle revitalise, renouvèle, rajeunit, revigore, ranime. Une perte de temps!, diront certains. Un investissement!, opiniâtreront plutôt les écologiques et les adeptes du slow living. Tandis que le rythme effréné de nos vies nous garde de raccommoder nos précieux habits, ceux-ci s’accumulent dans les dépotoirs et créent des ravages irréversibles. La réparation est-elle à ce point dérisoire?
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